Klamhuscha - Rencontre du Père Jacques - 16 au 19 octobre
Destination : père Jack ! 2 stops plus tard nous arrivons à Klamhuschwa, un " village " à 80 km de Nelspruit et à 50 km de la frontière Mozambicaine.
En arrivant nous apercevons de chaque côté de la route les constructions en brique dégarnies, tantôt carrées tantôt en forme de tente zouloue
nous découvrons une tout autre facette de l´Afrique du Sud : la pauvreté. La région est extrêmement sèche : le sable est partout et les troncs sortis de terre témoignent de l´abattage des arbres pour le bois de chauffage.Arrivée en avance à la mission catholique, le père Jacques nous accueille chaleureusement et nous propose immédiatement salades, camembert et roquefort ! Les 4 jours passés à la mission nous ont beaucoup appris.
Pour la première fois nous vivons dans une communauté de prêtres. Chacun à une personnalité bien marquée. Raymond très vif supervise les missionnaires d´Afrique du Sud. Ecossais il porte bien sa petite moustache marron et nous explique un soir que les pères blancs ne sont pas là pour imposer la foi mais pour entretenir la religion des minorités catholiques. Les pères mènent aussi de véritable projet d´action sociale : Jacques a aidé les réfugiés mozambicains à obtenir des papiers d´identité et Jean-Pierre lutte contre le trafic des femmes à la frontière
Ils vivent dans ce qu´ils nomment une " paranoïa rationnelle ". Le niveau élevé de la criminalité dans le village et les attaques répétées le jour et la nuit rendent peu à peu paranoïaque, mais cette obsession est contrôlée par la raison en apprenant à rester extrêmement vigilant. Les récits du père Jacques sur ses attaques à Soweto puis à la mission où nous nous trouvons sont peu rassurantes : à peine 2 mois auparavant il s´est pris une balle de revolver et s´en sort idem !
Après salades et fromages le Father Jackie nous plonge directement dans la réalité sociale de la région Nkomati. Les femmes du Women Crisis Center explique leurs douleurs et joies à la fois. Elles paraissent particulièrement marques et expriment leur volonté de résoudre les problèmes. Nous nous dirigeons ensuite au " Bloc B ", un vaste terrain serpenté par un canal d´eaux troubles, qui accueille des anciens réfugiés venus du Mozambique (lors de la guerre civile qui s´est terminée en 1995). A notre arrivée, dans le pick-up du père, les enfants nous regardent d´un air intrigué. Nous leur faisons des signes de la mains et ils nous sourient. Nous nous arrêtons dans une maison aux briques rongées.

Une vingtaine de jeunes enfants nous suivent et se rangent sans mots dire derrière 4 chaises qu'il nous présentent. Nous observons le rite des salutations et nous nous asseyons : Ils se lève ensuite pour nous serrer la main les uns après les autres, nous étions tous 3 impressionnés par la courtoisies de ces petits hommes et femmes souriants et bien propres
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Nous nous promenons dans les rues de sable : les enfants sont surexités à la vue de la caméra et de l´appareil photo. Ils veulent tous être pris en photo et dès que le flash se déclemche c´est l´euphorie complète, ils nous sautent dessus dans tous les sens en chantant. Dans un deuxieme village un guerrisseur traditionnel, une jeune femme aux vêtements amples, nous ouvre la porte de sa hutte. Elle nous expose ces differentes remèdes traditionnel à la lueures d'une bougie et nous jette les os sur un paillasson protecteur des maléfices. Le lendemain nous nous rendons au Home Based Care, une organisation qui apporte un soutien aux seropositifs et aux orphelins directement dans leurs communautés. Sally, la responsable du centre nous paraît triste et accablées face à l'avenir de ses pensionnaires.

Nous visitons l'atelier où sont fabriqués les cercueils et le jour suivant nous sommes conviés à des funérailles " funerals ".L'homme qui est mort la veille à l'hôpital s'appelle Joseph, il avait 41 ans et est resté 4 mois dans le centre avant de mourir, terrasse par le virus du sida. Nous nous rendons à l'hôpital dans la voiture de Sally avec un autre homme. Son blouson noir et ses lunettes noires dissimulent mal les symptômes exterieur de la maladie.
Arrivée à la morgue, le cercueil est amené proche de la chambre froide, où l'on sort le corps enveloppé d'un plastique légèrement opaque. Un chur d'une dixaine de femme conduisent le corps jusqu'à sa derniere demeure. L'enterrement a lieu sous un ciel gris, avec un petit vents frais qui souffle sur ce vaste cimetiere, mais ne ternis pas les chants d'espoir. Une cinquantaine de personnes sont rassemblées autour du trou mais aucun d'eux n'est un proche du defunt. Pendant que les femmes chantent, les hommes se relaient pour remplir le trou muni de quelques pelles.
Ces moments tristes passés, nous decidons d'aller le lendemain au bloc B pour aider les habitants dans leurs travaux quotidiens. Rendez-vous a 8.45 à la station essence de Tonga : 5 enfants nous accueillent ; le plus grand, Christopher, âgé de 15 ans à la posture d'un chef coiffé d'un bandana orangé, s'avance vers nous les yeux souriants et nous présente le fameux papier portant l´inscription " Père Jacques ", notre clef pour la confiance brisant toute timidité. Les autres enfants calmes et gais marchent indifferemment pieds nus dans les cailloux, la terre, la pluie et les bouts de verre
1 heure de marche s´écoule sous un ciel grisâtre et nous arrivons a l´entrée du Bloc B. Christopher nous conduit à la maison de Mdawale qui nous accueille en procédant au rituel traditionnel et nous serre la main à la sud africaine en 3 temps 3 mouvements. Telle la coutûme, nous hôtons nos chaussures avant de pénétrer dans le salon : radio grésillonnante, vieux canapé marron et tapis blanc en poile de gnou, nous observent d´un air débutatif.
Nous déposons nos sacs et rejoignons Christopher pour une brouette partie ! Il n´y a pas l´eau courante dans le village, ce qui oblige les femmes et enfants à se lever tôt le matin (5h00 - 6h00) pour aller se ravitailler en eau (qui est le plus souvent insalubre) dans un petit canal servant de système d´irrigation pour des cultures de canne à sucre. Les enfants nous enmènent chacun leur tour dans leur hutte, nous donne des bidons vide, une brouette et nous conduit à ce qui est leur " source d´eau ".  
Au fur et à mesure que nous progressons dans les artères de sable et de caillasse du village, des enfants sortent de nulle part formant une colonnie de joie qui nous suit en courant. Arrivée au fameux canal nous croisons des femmes qui reviennent d´une corvée de bois, d´autres lavent de grande quantité de linge dans des bassines. Scéance remplissage de bidon à tout va.
Nous poussons peinement la brouette à la roue branlante qui s´enfonce dans le sable et dérape dans la cailloux. Le poids du chargement d´environ 30 kg nous offre de belles coubertures.
Nous atteignons la hutte de la petite fille qui pleurait de douleur, puis rencontrons par hasard le père, les pieds croisé en écoutant la radio. Comme le veut la tradition les hommes ne participent à aucune tâche de la vie quotidienne. L´eau une fois acheminé, est bouillie dans une marmite placée au centre de la hutte : ambiance fumigène night fever. Pour la récolte du bois les femmes marchent des km et n´hésitent pas à traverser à pied le large fleuve que les enfants nous invitent à aller voir.
La danse de la brouette achevée, nous allons déjeuner dans la maison de Mdawale. Des femmes nous apporte de l´eau chaude dans une bassine pour nous laver les mains. Le régale de thon et pain une fois engloutie, nous sortons 2 ballons et 2 sifflets : Andries et Augustin animent le foot ball pour les garçons et Fred le net ball (sorte de baket ball) pour les filles.
2h00 s´écoulent et le soleil nous rappelle à l´ordre. Christopher, suivi de ces 4 compagnons nous raccompagnent. Thomas le plus jeune pleure de ne pas pouvoir venir avec nous.
Arrivée à la mission, nous apprécions les plaisirs de l´eau courrante et préparons nos sacs pour le Mozambique. Notre objectif : aller au port de Beira afin de trouver un cargo en direction de Mada.
Mozambique : Ressano Garcia - Maputo - Beira - 19 au 22 octobre |