Beira ville paisible : cargo fantôme et " avion coucou " inespéré - 23 au 30 octobre Beira oh Beira, beira bien qui beira ! Ville très tranquille, animé par ses cafés et bar aux couleurs cubaines.

Le mélange de la culture africaine et latine (le Mozambique est une ancienne colonie portugaise) nous offrent des plaisirs cunilaires pour une poignée de dollars. La monnaie est en effet très faible : 18 000 « méticaches » pour 1 euro.
Nos 2 premiers jours sont placés sous le signe du poisson : nous voguons d´agents maritimes à la capitainerie, en passant par le poste de police situé dans une gare désaffectée non désinfectée. Le laissé passé tamponné et signé nous nous rendons au port.
2 barrages de gardes plus tard et nous arrivons au quai des cargos après une longue marche ensoleillée. Tout est vieux, rouillé et désagrégé : hangar branlant, train titubant et camion bringuebalant sont les vestiges d´un port qui fût naguère en plein essor.
Abordage et sabordage sont de mises : nous sommes invités à bord entre pause café et réception dans la salle télé puis expulsé sans remord par le chief officer « you are not suppose to be there ! ». Après avoir interrogé 5 cargos, nous nous dirigeons vers notre ultime chance : « ce bateau là doit rester à quai ??! t´as vue comme il est pourri ! » Nous essayons toujours. C´est là que nous apercevons un homme perché sur le haut pont de l´Alberta. Il descend lentement la passerelle, le ventre rond, la moustache épaisse, les cheveux touffus tel Mario Bros. L´air décontracté, Dimitri l´ukrainien nous explique qu´il lève l´ancre dans une semaine pour Shanghai via Port Elisabeth (Afrique du Sud) et pourrait nous accepter. Nous demandons à voir le capitaine qui malgré toutes nos tentatives de le rencontrer reste l´homme invisible.
Le lendemain épuisé par nos 2 jours au port, nous décidons de nous accorder 1 journée de vacances. Pas d´internet, de photo, de synthèse et de recherche de moyens de transport. Programme restaurant - plage, crevettes grillés et baignade au cour des vagues. Rencontre de pêcheurs traditionnels navigant sur des pirogues taillées dans un tronc. Quelques crabes se baladent sur la plage entre nos doits de pieds.
Remis de nos émotions festives, nous voilà d´attaque pour aller retrouver Dimitri. Et rebelotte pour le balais des lassé passé, des pourparlades et négociations avec les gardes. Dimitri a du rejoindre le capitaine dans le monde des hommes invisibles pour un meeting organisé par fantomas. Nous l´attendons toute la journée sur le pont et dès que nous croisons un matelot ce dernier nous réplique : « Dimitri ? Il dort ! ». Sacré Dimitri, 18h00 de sommeille, c´est plus une cuite à la vodka, c´est un chaudron d´alcool de gnous poilus à gros sourcils. Les lois pour le voyage de passager en cargo sont devenues très stricte et la procédure pour obtenir l´autorisation de l´armteur est complexe, longue et laborieuse. Nos espoirs évaporés nous allons pianoter sur le net pour donner quelques nouvelles à notre webmaster préféré, Chris !
Face à notre mémorable échec de l´opération cargo nous changeons de target : la nouvelle cible est l´avion de robert pas cher ! Une fois de plus nous bataillons entre les maigres agences cachées qui parfois n´existent même plus ou se sont reconverties en quincaillerie. La tâche s´avère des plus ardue et le son de cloche est le même partout : « pour aller à Mada, vous devez passer pour Joburg » Coût de la soi-disante ruse : 1500 euros / pers. Mais 4 coups de téléphones plus tard, et nous tombons sur Pedro, propriétaire d´un avion 6 places, ayant la connaissance du terrain. Sa voix rocailleuse annonce : « everything, everywhere, anyway for 7000 $. ». Problème de budget oblige, ce dernier nous conseille de faire un Pemba - Dzouadzi. Dzouadzi ??? Quelle est donc cette contré inconnue de nos guides ? Après une recherche notre espoir renaît en voyant qu´il s´agit d´une île de Mayotte, le top total : c´est dans nos cordes, pas besoins de visas et un bateau dessert Mada.
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